Période de confinement et violence conjugale : si vous cohabitez avec un(e) conjoint(e) violent(e), vous savez que c’est en huis clos que cette personne laisse davantage parler ses pulsions.
Elle n’agit pas en public, mais dans l’ombre. Que cela soit calculé ou non de sa part, votre expérience vous a probablement déjà prouvé que plus vous passez de jours enfermés aux côtés de cette personne, plus elle vous montre son côté violent.
Actuellement, le Gouvernement a décrété une mesure de confinement obligatoire. Vous allez devoir rester la plupart du temps chez vous durant ces prochains jours. Si vous vivez votre confinement avec une personne violente, vous risquez de vivre un moment très dur. Voici mes conseils pour vous aider à y faire face.
Vous trouverez dans cet article :
- Comment savoir si ce que vous vivez est considéré comme de la violence conjugale ? (Verbale, physique et psychologique)
- Conseils si vous êtes une femme
- Conseils si vous êtes un homme
- Conseils si vous êtes témoin de violence conjugale
Comment savoir si vous vivez de la violence conjugale
Confinement et violence conjugale : Voici la définition pertinente que donne Wikipédia :
« La violence conjugale est la violence exercée par un des conjoints sur l’autre, au sein d’un couple, s’inscrivant dans un rapport de domination et se distinguant des disputes conjugales entre individus égaux. Elle s’exprime par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations ou des contraintes pouvant causer chez la victime des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu’à la mort.
Il peut s’agir d’un phénomène circonstanciel (violence situationnelle), mais aussi parfois d’un processus systémique et évolutif (terrorisme conjugal). »
En vous basant sur cette définition, vous pouvez déjà identifier si ce que vous vivez est ou non considéré comme de la violence conjugale. Il ne s’agit pas uniquement de coups et blessures physiques mais aussi de violence psychologique et d’un rapport de domination qu’exerce un membre du couple sur l’autre.
La violence conjugale physique :
Il s’agit des coups, des claques, des étranglements, des bousculades, tirages de cheveux, des rapports sexuels forcés, des rapports sexuels où vous étiez oralement consentante mais que vous avez accepté par peur, et des douleurs non consenties commises lors des rapports sexuels.
La violence conjugale verbale :
Il s’agit des insultes, des moqueries, des critiques sur votre physiques et votre façon de penser, des cries, du chantage et des menaces explicites ou implicites.
La violence conjugale psychologique :
Il s’agit de l’humiliation, de l’intimidation, du silence, de l’indifférence, de la manipulation émotionnelle, de la séquestration, des ordres donnés et du chantage affectif, voir de la torture dans le pire des cas.
Conseils si vous êtes une femme qui vivez le confinement et violence conjugale
Si vous êtes une femme confinée avec un homme violent, je peux tout d’abord vous conseiller les ressources suivantes. Elles sont très complètes alors je préfère vous les partager telles quelles plutôt que de les résumer grossièrement :
- 10 conseils de femmes qui se sont sorties de violences conjugales Je trouve cet article bien écrit et encourageant sur le plan psychologique. Ce sont des conseils concrets de femmes qui ont réussi à fuir leur ex conjoint violent.
- Les conseils du Gouvernement en cas de violence conjugale : Okay, ce sont les conseils du gouvernement. Ils sont certes rédigés un peu froidement, mais ils sont très efficaces. Je vous encourage à les lire et même à les appliquer. Surtout en cas de violences physiques, il existe des mesures pour virer votre conjoint violent de chez vous sans avoir à revenir subir sa présence après avoir parlé à la police.
- Ma vidéo sur la culpabilité liée au pervers narcissique : des conseils pour arrêter de culpabiliser de quitter votre conjoint violent
Si je peux vous donner UN bon conseil, c’est de réunir tout le courage et les forces que vous avez, et de demander à votre meilleure ami(e) ou à un membre de votre famille de le faire pour vous. Surtout si vous avez des traces ou des preuves de la violence de votre conjoint. Vous pouvez demander le soutien d’un de vos proches qui vous recueillera chez lui, vous aidera à porter plainte.
Votre proche pourra même témoigner du harcèlement de votre « conjoint » violent lorsqu’il viendra tenter de vous récupérer. Ce sera un précieux allié qui pourra aussi vous soutenir lorsque vous hésiterez à revenir chez lui.
Je sais que vous enfuir par vous-même peut être difficile, et que vous confiez à votre proche l’est aussi. Mais si vous devez réunir tout votre courage dans une seule action, celle-ci peut être la bonne. Autrement, votre conjoint violent n’arrêtera pas. Il ne vous bat pas « à cause de vous ». C’est lui-même qui réagit à votre comportement par la violence. Bien qu’il dise le contraire, d’un point de vue factuel, il est à 100% responsable de son comportement. Courage!
Conseils si vous êtes un homme qui subit de la violence conjugale
Si vous êtes un homme qui subit un confinement et violence conjugale, j’ai un conseil important à vous donner.
Quittez le domicile de votre femme et confinez-vous ailleurs si possible. La violence conjugale exercée par une femme sur un homme plus sournoise et pernicieuse que celle d’un homme. Car la femme peut vous battre sans retenir ses coups dans le but de vous pousser à la frapper.
Une fois que vous l’avez frappée, elle peut porter plainte si elle a des traces et vous serez doublement lésé : vous aurez reçu ses coups, et vous serez accusé à tort. Ne rendez jamais un coup à une femme violente, ne la poussez pas, ne la bousculez pas, ne lui tenez pas les poignets, ne touchez aucune parcelle de son corps physique.
Le mieux à faire est de rapidement vous éloigner d’elle. Autrement, vous risquez la prison, car les femmes violentes sont aussi de bonnes manipulatrices et les policiers pourront la croire lorsqu’elle prétendra subir des violences de votre part.
Si vous êtes témoin de violence conjugale exercée sur une autre personne
Ne pas aider une victime de violences conjugales, revient à contribuer aux violences. La passivité face à un acte de violence est une non-assistance à personne en danger. Pas seulement aux yeux de la Loi, mais pour de vrai aussi. Je veux dire par là que si vous n’aidez pas un(e) proche qui est confronté(e) à de la violence conjugale, vous laissez sa souffrance être et empirer.
Si votre proche est confiné avec une personne violente, et que vous vous doutez qu’elle subit des violences, n’hésitez pas à envoyer la police à son domicile, même sans l’en avertir. Vous pourrez ainsi sauver une vie. Sur le moment, votre proche n’en sera pas content(e), mais dans le futur, sa vie n’en sera qu’améliorée. Cela aura bien entendu davantage de chances de réussir si vous envoyez la police au moment précis d’une crise de violence.
En conclusion :
Le confinement et violence conjugale, je sais que le sujet est sensible. J’ai fait au mieux pour le traiter dans cet article. Mon but était simplement de vous partager des ressources et idées qui pourraient vous être utiles. À vous de juger si ces conseils vous semblent pertinents et convenir à votre situation.
Si cet article vous semble utile, n’hésitez pas à le partager en masse sur les réseaux sociaux. Cela pourra aider vos proches qui sont victimes de violences conjugales.
Courage et force à vous
Stan Carrey
C’est super Stan ce que vous faîtes, à votre échelle, avec votre coeur. Lorsque le confinement a été annoncé, j’ai aussi eu une vive pensée pour toutes les personnes battues ou maltraitées psychologiquement. C’est une double épreuve pour elles. J’espère que certaines d’entre elles utiliseront le fait que l’on ne peut pas se déplacer facilement en ce moment pour quand même fuir chez un proche ou dans leur famille et ainsi ne pas craindre que leur conjoint vienne les chercher là où elles se seront réfugiées car il ne pourra pas facilement le faire et ce, pendant plusieurs semaines. Je leur envoie plein de courage dans tous les cas. Merci de penser à ces personnes.